Posons le décor, Millau capital du gant et connu également pour son majestueux viaduc, l’Aigoual haut lieu de la météo avec son observatoire dorénavant démantelé et bien vous avez la Migoual 😊
Je précise, car les organisateurs sont peu loquaces 😀 … Il faut suivre le GR62, vous avez 30 heures pour être revenu au QG (le Golf Café) il n’y a rien d’autre, ravitaillement il y a la base de vie à Lanuéjols c’est déjà pas mal. Oups si équipe de 2 ou 3 impératifs. Le cadeau de bienvenu pour 2020 c’est le bonnet made in Larzac voir photo ! Certainement en souvenir de l’édition 2018 neutralisé grâce à la neige et au froid !
Enfin le cadeau finisher et bien c’est toi qui l’emmène une bière locale de chez toi 😊 et le second cadeau finisher c’est toi aussi enfin plutôt tes prédécesseurs sur le chemin qui doivent ramener un caillou sans quoi le chrono ne s’arrête pas :D, vous avez suivi non et bien tant pis, inscrivez-vous pour 2021 ( bientôt ce sera la seule course au calendrier lol) et vous aurez la chance d’avoir les mails des gentils organisateurs et surtout de Lionel Planes, un régal.
C’est tout bon alors on y va, retour arrière 2018, base vie de Lanuéjols au retour aux confins de la nuit Lionel le patron le boss stop la course trop dangereux trop de risque, nous avons déjà dû renoncer au sommet, record de neige à l’Aigoual pour un mois de mai ! Donc l’aventure s’arrête là pour nous. Bien content mais revanchard, nous laissons passer l’année 2019 (PBP oblige) et pas disponible. 2020, année au combien particulière, nous sommes à nouveau inscrits avec ma chérie pour cette fois, d’une, voire l’Aigoual avant le couché su soleil et rentrer à Millau avec notre caillou.
Nous nous sommes relativement bien préparés pour cette édition en multipliant notamment les randonnées, au Mézenc, en forêt de Saou, dans le Vercors avec notre pote Patrick, à Chamonix avec Philippe et Christelle et autour de chez nous en Ardèche. Je reviendrai sur la préparation de ce défi plus en détail dans un chapitre dédié.
Le 18 juillet 6h03 Golf café de Millau, le départ est donné, c’est parti pour 130 kilomètres, on attaque direct par 4km de montée, chacun trouve rapidement sa place, nous sommes dans le gruppetto mais tout va bien ça monte assez rapidement malgré tout. Premier pointage en haut par le boss en personne, en même temps il doit y avoir maxi 15 bénévoles ils sont admirables et vraiment extra, des passionnés assurément.
Nous cheminons en terrain connu donc pas de difficulté pour l’orientation, sachant que cette année Caro à la montre magique avec la trace donc tranquille. Second pointage c’est une boite aux lettres avec une feuille, chacun son crayon on note son n° d’équipe son nom d’équipe et son heure de passage j’adore nous pointons 42ème équipe. Les équipes qui nous entourent commencent à nous être familière même si chacune chemine à son rythme nous nous retrouvons avant de nouveau de nous éloigner.
La 1ère partie est assez cassante et nous avançons bien sans perdre trop de temps en revanche le soleil est déjà bien présent et comme on va plein est je ne vous fais pas de dessin ! La base de vie est au 42-43ème kilomètres. Nous devrions y être en environ 7h30 maxi. Des premières questions sur notre tenue devinez ?
Il fait chaud, nous faisons une course de « trail » et nous sommes tout les deux en pantalon, léger bien sûr, voire très léger, mais cela suscite des questions, nous nous en amusons. Bientôt nous sommes repérés pour le couple en pantalons de randonnée !
Certes nous sommes avec nos pantalons mais cependant nous commençons à revoir quelques équipes, et oui c’est bien connu les randonneurs sont toujours à la même allure et c’est vrai que depuis le départ, nous marchons beaucoup et courrons très peu notre vitesse globale de déplacement est malgré tout proche des 6km/h c’est parfait. J’en profite pour signaler que malgré la « petite » organisation en termes de nombre de bénévoles le reste n’a rien a envié des grandes organisations et il y a un suivi live. Nos proches à priori nous suivent car je reçois régulièrement des messages. J’alimente avec quelques photos.
Base de vie Lanuéjols 43ème kilomètres, en 7h20 je crois, nous préparons nos affaires en prenant nos frontales pour le retour car nous aurons certainement entamé la nuit avant de repasser par ici. De mon côté ça ne va pas trop mal, comme d’habitude je n’ai pas mangé grand-chose, une fajitas fromage et une barre en revanche j’ai bien bu et j’arrive à sec à la base de vie avec déjà un déficit hydrique. Je fais le plein en eau je prends de l’eau gazeuse, et je fais une Jean-François 😀
Laissez moi vous expliquer, alors que Caro prend un bouillon de soupe et un bout de fromage, et bien moi je fais honneur aux lasagnes, les bénévoles sont généreuses donc j’hérite d’une très très belle assiette de Lasagne, elle va m’accompagner un bon moment. Je résume j’ai déjeuner il y a environ 10h, je n’ai pas manger ou très peu, j’ai tout de même fourni un effort et je suis légèrement déshydraté, n’en jeter plus, je vais passer les 4-5 prochaines heures dans un état lamentable mon corps luttant pour essayer de digérer, en faisant des efforts physiques et avec un déficit hydrique bref une Jean-François car mon pote avait fait le même au tour de l’Oisans non stop et derrière il l’avait payé pendant de longues heures. Les symptômes, effet indésirable sur la digestion, ballonnements, envie de vomir, et enfin envie de dormir, bref tout va bien. Pendant ce temps Caro gère relativement bien en essayant d’apporter suffisamment au niveau solide et en s’hydratant le plus régulièrement possible.
Nous passons à Camprieu ou la fête de l’été bat son plein, musique disco. A la fontaine où nous pouvons faire le plein d’eau, deux jeunes sont plongés dans la fontaine jusqu’au coup en train de prendre l’apéro certainement pas le premier 😀 il nous demande gentiment ou l’on va, et un des 2 nous dit c’est pire que la lecture ce que vous faites là ! En reprenant un peu de 51 !
Devinez quoi ! Nous les laissons et dans le chemin de la vallée du bonheur qui voit-on arriver avec une autre équipe nos 2 lascars bien décidés à monter jusqu’au col de Séreyrède, et là il nous dit c’est mieux que la lecture ! A priori ils iront jusqu’à Prat peyrot… Nous adorons ces moments et la vision décalé de deux mondes qui se croisent et se réunissent pour quelques instants.
Caro retrouve des couleurs pour monter à l’Aigoual alors que de mon côté ce n’est franchement pas la joie, les lasagnes sont bien là ! Nous arrivons heureux à l’Aigoual en 12h30 TTC bref pause comprise, vous avez calculé il nous reste 17h30 pour rentrer à Millau.
Nous avons basculé vers le retour et le premier objectif est atteint nous sommes montés à l’Aigoual, nous, les randonneurs 😀
Je me marre car nous sommes dorénavant identifiés comme des randonneurs et encore le dimanche soir nous échangeons avec des participants à notre camping qui nous prennent vraiment pour des randonneurs sans rien de péjoratif car ils soulignent systématiquement notre capacité à avancer très régulièrement sans perdre de temps, une pensée pour notre groupe « ravito caro ».
Bref 14 ans après mon UTMB je suis dans la catégorie randonneur j’adore. Juste une question de perspective de détail et de regard, vous mettez un pantalon et le prisme sera faussé 😉
Pour en finir avec les randonneurs, et l’auto dérision oui Guilhem et Duarte (préparez-vous on arrive en corse avec nos pantalons en octobre) en montant à l’Aigoual sur la partie finale comme j’aime parfois à le dire sans méchanceté aucune moi-même j’étais trailer et surtout un mauvais randonneur !
Nous continuons malgré tout à avancer nous descendons de l’Aigoual plutôt correctement jusqu’au lac de Camprieu, à l’aller j’avais repéré un bar restaurant et j’ai trop envie d’un perrier menthe, aller hop je sais que ça va me faire du bien et contribuer à ma réhydratation. Surprise nous tombons sur un groupe des Chilkoot, groupe cycliste qui organise eux aussi des évènements originaux dans le monde du vélo. Nous échangeons quelques mots avec eux et reprenons notre route en direction de la base de vie de Lanuéjols, le soleil tape toujours et Caro me le signale régulièrement.
Nous avons une dernière motte à passer avant Lanuéjols, Caro somnole en marchant la fatigue lui tombe dessus. La base de vie n’est plus très loin, on met les frontales le soleil se couche le crépuscule va être magique. Caro essaie de relancer pour ne pas s’endormir on descend le plus rapidement possible sur Lanuéjols arrivé vers 22h30 nous sommes toujours dans nos prévisions pour rentrer à Millau en moins de 30h.
Caro a besoin de dormir mais elle n’y arrive pas dans la salle, elle fait un premier petit malaise chute de tension, je me ravitaille et surveille, j’essaie également de plonger quelques minutes. Je me prépare pour la nuit, Caro n’est pas très bien, on échange sur la suite, je ne veux pas qu’elle est de regret, minuit approche, elle me dit ok je remplis mon camel mes gourdes et on repart. Second petit malaise, de nouveau allongé au sol, toute pâlotte. Terminé je dis au bénévole que l’on stop ici.
Nous n’avons aucun regret, car nous avons tellement profité pendant la préparation pour refaire de belles sorties « mémorables » en revoyant des potes. Malgré le confinement nous avons réussi à faire une préparation correcte, le renforcement musculaire a notamment contribué au fait que nous n’avons pas eu de soucis musculaires, tendineux, mécanique. Les heures de rando course plus rando tonique était clairement adapté à notre objectif sur ce défi. En complément quelques séquences de courses avec des intensités élevées nous ont permis de ne pas souffrir particulièrement sur cette épreuve, sans oublié quelques séances vélo pour moi. La difficulté a plus résidé sur la gestion de la charge externe notamment le stress engendré par le confinement pour Caro avec son activité d’indépendante. A creuser !
Aurions-nous du nous arrêter au premier signe de somnolence de Caro sans attendre la base de vie ? On ne refera pas l’histoire.
C’est un beau chantier cette « Migoual concept », le retour vers Millau a été compliqué pour tout le monde la chaleur a provoqué de gros dégâts. 40% de non arrivants … En revanche l’ambiance est également unique, un respect de tous et le repas apéro d’après course très bon enfant.
Bref pas grand-chose à jeter, la Migoual nous résiste et ma foi c’est comme ça …
L’essentiel est ailleurs.
Le Néo randonneur 😀
Encore une belle aventure partagée! Dans votre préparation il ne manquait qu’un seul petit détail: quelques bonnes séances intensives “fast-food” pour anticiper le mix béchamel-bolognaise des lasagnes! 🙂